Pour une démocratie directe

Épisode 8 : L’État au service du patronat

Attaquer le droit du travail

Ensuite, l’État fait aussi tout ce qu’il peut pour attaquer le droit du travail parce que, ça aussi, c’est un frein aux profits, vu que ça limite le pouvoir des patron·ne·s et ce qu’iels peuvent imposer à leurs employé·e·s.

Le droit du travail, pour rappel, c’est une protection pour les travailleurs·euses, pour compenser (un peu) leur vulnérabilité et la faiblesse de leur position.

En vrac, le droit du travail :

Bref, ce droit du travail, qui a été arraché à force de luttes et de grèves, sert à protéger (un peu) la masse de la population, et à limiter (un peu) la violence de l’exploitation capitaliste.

Sauf que, évidemment, le patronat n’aime pas du tout ça. Et donc, l’État attaque et détricote ce droit du travail dès qu’il en a l’occasion, c’est à dire : dès que le rapport de force avec les travailleurs·euses dans la rue le permet et qu’il y a pas trop de grèves, pour permettre au patronat d’augmenter ses profits.

Les attaques frontales contre le droit du travail

Les attaques les plus évidentes contre le droit du travail, c’est les attaques frontales, celles dont on entend le plus parler, qui visent à l’« assouplir », comme on dit pudiquement, c’est à dire à détruire les garanties des employé·e·s : le raccourcissement des délais de licenciements, l’augmentation du temps de travail, la suppression de jours de repos ou de jours fériés, l’ajout de contrats de moins en moins protecteurs, le plafonnement des indemnités prud’homales, etc.

Mais ces attaques « frontales » sont loin d’être les seules, et il y en a plein d’autres, plus ou moins subtiles :

Les attaques indirectes contre le code du travail

Bon, ça c’était pour les attaques « directes » contre le droit du travail, les plus évidentes. Mais après vous avez aussi pas mal d’attaques contre le droit du travail qui sont des attaques indirectes, dont les effets négatifs sont moins évidents tout de suite, mais bien réels aussi :

Décourager et réprimer les luttes sociales

Et puis si tout ça suffisait pas, on a aussi pas mal de lois qui visent à dissuader et à réprimer les luttes sociales (grèves et autres), vu que ce sont ces luttes qui permettent au travailleurs·euses d’obtenir plus de droits et de se défendre contre les politiques antisociales, et évidemment le patronat et l’État n’aiment pas du tout ça. Vous avez comme ça plein lois qui interdisent ou qui rendent difficiles les grèves et toutes formes d'actions collectives efficaces : que ce soit le service minimum, l’obligation de se déclarer gréviste 48 heures à l’avance, l’interdiction de certaines formes de grève (comme les piquets de grève), etc.

Et puis si tout ça ne suffit encore pas, l’État peut aussi envoyer sa police intimider et réprimer les grévistes, y compris avec de la violence extrême quand c’est nécessaire, comme récemment encore les violences policières contre le mouvement des « Gilets jaunes » qui ont fait des centaines de mutilé·e·s, ou, avant ça, la répression violente des manifestations contre la loi « travail ».

Mais malheureusement, ici encore, c’est rien de récent, et c’est loin d’être une nouveauté de la macronie, comme on l’entend parfois venant de gens qui ont la mémoire courte : la police (ou l’armée) qui attaquent des grévistes, c’est vieux comme la grève ! Au XIXème siècle déjà, toutes les républiques et régimes politiques qui se sont succédé se sont relayés pour envoyer la troupe contre les grévistes, y compris quand ça faisait des mort·e·s, et même chose pendant tout le XXème siècle et jusqu’à aujourd’hui, sans discontinuer !

Je ne vais pas approfondir cette question de la répression des mouvements sociaux maintenant, mais j’en reparlerai dans le détail bientôt, vu que j’ai prévu de consacrer un épisode à cette sympathique institution qu’est la police. Mais en attendant, il faut juste savoir que l’État fait tout ce qu’il peut pour dissuader et réprimer tou·te·s celleux qui seraient tenté·e·s de contester l’ordre établi et le capitalisme, parce que c’est dans la continuité de tout ce que j’ai expliqué aujourd’hui : c’est nécessaire pour préserver les profits et les intérêts de la bourgeoisie.